Le Spleen de Paris
Lire les Petits poèmes en prose de Baudelaire est une certitude de jouissance qui fait froid dans le dos !
Lire les Petits poèmes en prose de Baudelaire est une certitude de jouissance qui fait froid dans le dos !
Comme l’écrit Hugo dès le début de son poème Après une lecture de Dante: « Quand le poète peint l’enfer, il peint sa vie : Sa vie, ombre qui fuit de spectres poursuivie ; » Par ces vers placés sous l’égide de Dante, le poète Hugo invite donc à une plongée au plus intime de sa propre personne, pour y affronter des souvenirs qu’il n’est pas toujours facile de regarder en face, mais qui relient l’éternel et le transitoire, but de toute poésie « moderne » selon Baudelaire.
Cette évocation des représentations de Méduse, de la femme fatale ainsi que de Médée met en évidence le rôle de sublimation de l’art, qui nous permet de nous réconcilier avec tout ce qui fait notre humanité, et tout particulièrement avec la puissance des forces obscures tournant autour de l’énigme de la différence des sexes.
La condensation spatiale et temporelle opérée par Delacroix, qui a été inspiré directement par la version d’Euripide centrée sur la décision de Médée de tuer les enfants pour atteindre Jason au plus profond et pour entraver toute transmission de veulerie, de traitrise, est bien du ressort du travail du rêve, qui condense plusieurs scènes, voire tout un scénario complexe en une scène, une figure : ici, la grotte, le repliement sur soi, les enfants, le poignard mortifère, la décision qui précède l’exécution. Le rêve déplace également : la grotte, refuge solitaire de la magicienne, symbole de son inconscient, au lieu du palais agité d’où Médée est chassée. Le rêve a encore une autre propriété : il inverse en son contraire, en l’occurrence au lieu d’être présentée comme une infâme meurtrière, Delacroix a conféré à Médée les traits de la liberté et de l’innocence martyrisée, dans une profusion de couleurs éclatantes, furieuses, expression d’une vitalité inébranlable (surtout dans l’esquisse).
« La musique exprime ce qui ne peut être dit et sur quoi il est impossible de rester silencieux » Ce qu’il est impossible de taire Par cet aphorisme, Victor Hugo souligne que la musique se trouve associée à ce qui transparaît, émane de chacun de nous à notre insu : c’est-à-dire à ce qui ne relève que de ce qui est ressenti, qui se tisse au creux de la vie psychique et physique, soit à ce qui ne peut se manifester que dans l’émotion incontrôlée (et incontrôlable). La musique est en quelque sorte la métaphore de la vie qui traverse, anime chacun.
Comment procéder pour que la musique garde sa place unique : qu’elle soit écoutée pour ce qu’elle est, et non réduite à des récits, des histoires, des images, des descriptions de paysages ? Ou même de belles œuvres picturales…
Une nouvelle écrite pour Freud ?
La lecture des oeuvres didactiques de Freud est une véritable réjouissance et est indispensable car "Wo Es war, soll Ich werden" (Là où était le ça, Je doit advenir)
Cet aphorisme de Cioran (1952) met très justement l’accent sur une œuvre mise au service de la louange divine pour l’édification du croyant.
Les oeuvres d'art créent leur propre postérité et modifient les cadres de l'imaginaire, ce qui favorise l'avènement de nouveaux événements.